Pourquoi l’oisillon apprend-il à voler? Pour quitter son nid et vivre sa vie d’oiseau tout simplement.
Pourquoi le lionceau apprend-il à chasser? Pour se nourrir, vivre et perpétrer son espèce.
Pourquoi le petit d’Homme apprend-il le subjonctif et les tables de multiplication?
Euh…
Dans l’article Que signifie vraiment APPRENDRE? je donnais une définition personnelle des apprentissages.
Aujourd’hui, ce n’est…
ni le QUOI…
ni le COMMENT…
mais le POURQUOI apprendre, que j’aimerais aborder.
Je pose souvent cette question à mes élèves, aux écoliers comme aux collégiens. Voici un florilège de leurs réponses :
- « Pour avoir de bonnes notes à l’école. »
- « Mais j’ai pas le choix! »
- « Je dois passer mon brevet. »
- « Je veux que mes parents soient contents de moi. »
- « Trouver un travail et gagner de l’argent. »
- « … J’sais pas… » (réponse la plus courante)
Constat : les élèves répondent plus à la question du POURQUOI – la raison – que du POUR QUOI – le sens.
Raison versus Sens
En effet, les enfants se placent souvent à l’extérieur de l’équation de leurs propres apprentissages. Apprendre est perçue comme une injonction extérieure.
Et c’est vrai, regardons la vérité en face! L’école impose à tous les mêmes contenus d’apprentissage au moins jusqu’à la fin du collège.
Je reprends cette métaphore utilisée dans ma page de présentation A propos :
Le système scolaire impose à des girafes, des dauphins, des fourmis et des gazelles à parler tortue. Seules les tortues y verront leur intérêt.
Mon objectif n’est pas ici de remettre en question l’école, même si j’ai bien des choses à dire à ce sujet. Non, il s’agit de considérer les apprentissages de manière plus globale.
Car je déplore souvent chez mes élèves une perte totale de l’envie d’apprendre quoi que ce soit, y compris des notions extrascolaires. Et c’est étonnant, car apprendre est une des choses les plus naturelles chez l’Homme, et dans le règne du Vivant de manière générale.
Alors comment leur redonner ce goût naturel d’apprendre?
En replaçant l’enfant ou l’adolescent dans l’équation.
Comment? En les questionnant et en les aidant à trouver du SENS à ce qu’il font. Et pas seulement à l’école.
Voici deux exemples de question qui reviennent souvent dans ma pratique :
Pourquoi apprends-tu à lire?
Réponse courante : « J’sais pas, ça sert à rien. »
Aider alors l’enfant en lui donnant des exemples concrets du quotidien.
Après réflexions, voici quelques révélations de mes petits élèves de primaire :
- « Quand je suis dans la rue, j’ai besoin de lire les panneaux pour savoir où je vais et pour éviter d’avoir un accident si je n’ai pas vu le STOP. »
- « Quand je joue sur ma tablette, le jeu me pose des questions et je dois demander à mon frère de m’aider. Moi, je veux faire tout seul. »
- « Je veux lire toute seule dans ma chambre. »
- « Si tu m’envoies une carte postale, je veux la lire sans Maman, c’est privé! »
Pourquoi vas-tu au collège?
Réponse la plus fréquente : « Avoir des diplômes, trouver un travail et gagner de l’argent. » Quel programme!
J’aide alors l’adolescent à trouver le sens profond des ses apprentissages. Ces réflexions débouchent alors tout naturellement sur le sens de la Vie, de LEUR Vie.
Les discussions vont parfois très loin avec certains élèves, ils se découvrent alors philosophes et cela leur plaît. Ils se sentent intelligents et se mettent à faire des projets. Le sens devient alors leur ligne directrice.
Bien entendu, cela ne suffit pas toujours à réamorcer cette envie naturelle d’apprendre. Vous trouverez donc d’autres stratégies en parcourant les articles du blog.
En résumé
Placer l’enfant ou l’adolescent comme acteur de ses apprentissages.
User et abuser du questionnement. Et leur faire trouver le SENS de leurs actions.
Se sentir réfléchir fait prendre conscience de son intelligence et donne envie de s’en servir. Apprendre en est la suite logique.
Vous avez réussi à remotiver votre enfant jusque-là étanche aux apprentissages, partagez votre expérience dans les commentaires, je serai ravie de vous lire.
Bon apprentissage à tous,
Marie Génoist