Lorsque l’on évoque les enjeux de l’école primaire, voici ce qui revient le plus souvent : lire, écrire et compter.
Apprendre ne se résume pas seulement à ces trois aspects, bien entendu, mais ils en sont souvent un prérequis. Et quand il s’agira d’acquérir de l’autonomie, ils deviendront indispensables.
Il n’est qu’à voir le handicap parfois dramatique vécu par les personnes en situation d’analphabétisme ou d’illettrisme.
J’aimerais donc m’attarder sur deux de ces trois enjeux : lire et écrire.
Lorsque mes élèves lisent ou écrivent pendant nos séances de soutien scolaire, je leur demande systématiquement de parler à voix haute.
Pourquoi travailler à voix haute?
J’ai déjà apporté un premier élément de réponse lorsque j’ai donné ma vision personnelle de ce que signifie vraiment APPRENDRE?
Un deuxième élément de réponse se trouve dans les effets (presque) magiques de la syllabation à voix haute sur les enfants dyslexiques et/ou dysorthographiques.
Voyons à présent pourquoi la parole est si importante et nécessaire aux processus de lecture et d’écriture.
Là encore, il s’agira d’une vision toute personnelle.
Signes, Sons, Sens et vice versa
En quoi consiste vraiment la lecture?
Pendant le processus de lecture, nous voyons des signes (des lettres) qui produisent des sons (la parole) qui, mis bout à bout, font du sens.
Un peu comme une portée musicale où les notes jouent des sons qui, mis bout à bout, forment une mélodie.
Ce processus pourrait se résumer ainsi : Signes –> Sons –> Sens.
En quoi consiste vraiment l’écriture?
Une idée (du sens) jaillit dans notre esprit sous forme de mots. Ces mots prononcés produisent des sons que nous transformons en signes.
Ce processus pourrait se résumer ainsi : Sens –> Sons –> Signes.
Le dénominateur commun à la lecture et l’écriture est donc le SON.
Il est comme une courroie de transmission entre signifié et signifiant.
Et comment produisons-nous ce son, ce « bruit structuré » telle une mélodie?
En parlant :
- à voix haute,
- en chuchotant,
- en labialisant (seules les lèvres bougent sans émission de sons),
- ou dans notre tête si nous nous entendons, on parle alors de voix langagière.
Au début des apprentissages et tant que cela est nécessaire, la voix haute à la maison, ou le chuchotement en classe sont à privilégier.
Par la suite, la labialisation ou la voix langagière se mettront en place naturellement.
En résumé
A la maison, demander à votre enfant de parler à voix haute lorsqu’il lit ou écrit. L’écriture sera syllabée bien entendu.
A l’école, laisser l’enfant chuchoter tout bas, avec l’accord de ses enseignants.
Petit à petit, la parole va s’intérioriser et aboutir à la labialisation et la voix langagière.
L’enfant pourra ainsi s’entendre réfléchir ou élaborer ses phrases lors d’expressions écrites libres.
Pour conclure, ne dit-on pas que la parole est le lieu de la pensée?…
Bon apprentissage à tous,
Marie Génoist
Merci pour cet article qui fait écho à ma pratique d’ergothérapeute libérale auprès des enfants avec troubles d’apprentissages et à la maman d’enfants dyslexiques que je suis .
J’ai d’ailleurs un blog pour aider et rendre autonomes les enfants dys dans leur scolarité j’utilise cette méthode tout le temps .
Si plus de gens avaient accès à ces notions …..je serai la première à être contente
Au plaisir de te lire encore
Merci Marielle pour ton retour.
Tellement d’accord avec toi.
Je viens d’ajouter ton blog à mes favoris.
Au plaisir d’échanger